La démocratie technique
Barbin, Adeline
Université Paris 1
2017
Périodes :
Domaines :
Présentation...
Thèse dirigée par :
Jury :
M. Andrew Feenberg, Professeur à la Simon Fraser University
M. Xavier Guchet, Professeur à l’Université de technologie de Compiègne
M. Stéphane Haber, Professeur à l’Université Paris Nanterre
M. Pierre-Benoît Joly, Directeur de recherche INRA, directeur du LISIS (Laboratoire Interdisciplinaire Sciences Innovations Sociétés) à l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée
Mme Catherine Larrère, Professeure émérite à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (directrice de thèse)
Mme Stéphanie Ruphy, Professeure à l’Université Grenoble Alpes
Les
thèses de l’autonomie de la technique et l’identification du progrès au
progrès technique ont exclu la notion de démocratie du champ de la
réflexion de la philosophie politique sur les sciences et les
techniques, au profit de conceptions technocratiques. Ce sont l’histoire
et la sociologie qui ont essentiellement abordé les relations entre
technique et démocratie. En examinant leurs travaux, cette thèse montre à
la fois l’importance des facteurs socio-culturels pour expliquer le
développement technique d’une société et l’existence d’une forme faible
de déterminisme par lequel les techniques structurent les relations
sociales. La possibilité et la pertinence qu’il y a à faire de la
technique un objet du débat démocratique apparaissent alors à double
titre : d’une part, la technique nous engage collectivement dans un mode
de développement – ce que traduit la notion de subpolitique – et,
d’autre part, elle est déjà un objet de politique puisqu’elle fait
l’objet de législations et constitue, sous la forme de l’innovation, un
élément majeur des projets politiques nationaux et internationaux ainsi
que de l’actuel discours de la gouvernance. Il s’agit alors d’établir
que, confrontée à différentes critiques, la démocratie technique doit
étendre son champ d’analyse afin de ne pas s’en tenir à une réflexion
sur l’expertise et la participation, et d’être en mesure de répondre aux
enjeux des conditions juridiques, économiques et épistémiques de la
(co)production des savoirs et des innovations, comme aux enjeux
classiques de la démocratie. Cette redéfinition du champ de la
démocratie technique permet de l’articuler autour d’une interrogation
sur le sens du progrès.
Participation réservée aux membres identifiés