La Rationalité Mésologique. Connaissance et gouvernement des milieux de vie (1750-1900)
Taylan, Fehat
Université Bordeaux-Montaigne
2014
Périodes :
Domaines :
Présentation...
Thèse dirigée par : Guillaume Le Blanc.
Jury :
Philippe Descola
Philippe Huneman
Bruno Karsenti
Guillaume Le Blanc
Christian Laval
Céline Spector
Résumé.
Partant des travaux de Canguilhem et de Foucault, cette recherche en
épistémologie historique vise à mettre au jour l'investissement
gouvernemental massif - à la fois savant et politique -, à partir de la
seconde moitié du 18ème siècle, des rapports des hommes à leur entourage
en France et en Europe. Cet intérêt politico-savant pour ce que nous
appelons aujourd'hui "environnement" ne devient en effet perceptible que
si on s'intéresse à l'émergence du concept de "milieu" et de l'éphémère
science des milieux nommée "mésologie" par Bertillon dans les années
1860, comme une alternative à "l'écologie" proposée par Haeckel quelques
années auparavant. Suivre le fil directeur du milieu et de la mésologie
permet alors de dresser une histoire inédite des rapports entre la
politique, la science et l'environnement, où il était surtout question
d'aménager l'entourage pour modifier le comportement des hommes. Se
dégage ainsi une "rationalité mésologique" qui implique une action non
pas directement sur les corps mais indirectement sur les conditions
d'existence, visant à réaliser autour de l'homme une série de conditions
modificatrices en s'appuyant sur les connaissances physiques,
chimiques, physiologiques, géographiques et anthropologiques. Il s'avère
que ce mode d'intervention était non seulement visible au sein des
pratiques diverses telles que l'aménagement urbain, l'acclimatation des
vivants ou le traitement des criminels, mais se trouvait aussi théorisé
dans la pensée sociologique (notamment chez Comte et Durkheim) comme un
pouvoir de la société sur elle-même.
Participation réservée aux membres identifiés